vendredi 26 mars 2010

Le carnaval des animaux


Allez,un petit cadeau pour fêter ce deuxième anniversaire de l'installation du p'tit Robert et de sa clique.

Les
bons plats sont quelquefois savoureux quand on les sert réchauffés.

Celui-ci fut cuisiné dans la nuit qui suivit le 1er conseil municipal d’installation de la nouvelle municipalité du Vésinet.

(petite fantaisie sur leurs cris et … à la manière de JdLF)


Un matin de printemps, le roi des animaux
Convoqua pour siéger au sein de son conseil :
Chacal, vipère, couleuvre sortie de son sommeil,
Sans oublier l’oie blanche « cacardant et gloussant »,
Bref tous les - meilleurs- du conseil d’antan
Sur qui l’on peut -« compter »- …et les petits nouveaux.
Il distribua les rôles :
Au chacal les pistes, les sentiers, les lumières,
Les égouts de la ville et toutes ses tanières
Et surtout pour enfin satisfaire les vieillards
Miner les grands projets tant qu’il n’est pas trop tard.
Pas de maison des jeunes en cette ville de vieux !
Pas de médiathèque au temps de l’Internet,
Pas de petits pingouins sur la glace, … place nette ! - (admirez cette première allitération) -
Quelques bancs au soleil d’une agora déserte,
Une ligne directe passant par les Charmettes
Vers le lieu de repos sur la terre voisine
Qu’atteindra toute, bientôt, la gent vésigondine.

A l'aspic il confie les cht’i gars, les cht’ites filles,
Les abris pour l’hiver et toute la famille.
Confiant, la trahison, on le sait, c’est banal
Chez ce type d’animal est unidécennale.
Il a donc tout son temps pour constater encore
Que sa langue fourchue lui fera très grand tort !
Elle est intelligente et comme ses consœurs
Dispose pour chasser les proies de ses services
Qui assurent, de sa cour, la gratitude complice
D’un redoutable organe dit « voméronasal ».
Mais chez elle « bavardage » est un vice viscéral
- (admirez encore, mesdames et messieurs, la superbe allitération qui n’atteint pas toutefois à la perfection du « virelangue », forme littéraire inconnue, hélas, au Vésinet, comme le vire-Lang, … mais quel talent ! ) -
Et bientôt vos secrets deviendront des rumeurs
Et bienheureux encore s’ils ne font pas scandale !
Son amie la couleuvre lui restera fidèle
Dans cette nouvelle liaison, comme dans la trahison.
Heureusement du social la maison est bâtie,
Ne vous attendez pas à une révolution
On eu pu lui offrir un brin de sympathie
Si l’on n’eut découvert toutes ses vilenies

Enfin ceux qui trompés par ses « cacardements »
Ont cru voir une oie blanche voler au firmament,
Du V de la victoire traçant très fièrement
Avec ses « compagnons » traîtres de l’UMP,
Roulés et bien naïfs tels pigeons qui roucoulent
Un jour découvrirons que son cri n’est que « croule »
Que seule la bécasse qui n’est plus que « U…Pée »
Sait pousser en volant, non, ce n’est pas un gag
Dans un arc brisé, comme un «… M… », en zigzag !
La bécasse se mange et c’est très symbolique
Très très très faisandée et donne la colique.

Et des petits nouveaux on ne sait pas grand chose :
Souhaitons leurs seulement comme les cœlacanthes,
Vieux vertébrés issus de notre histoire fossile,
En dépit de leur âge et sans faire de pause
De remplir leurs tâches et sans laisser vacantes
Des places qu’eussent pu tenir quelques jeunes édiles.

Halte aux alexandrins,
Et laissons là ces doubles hémistiches
Et continuons d’arracher les postiches
Sur un rythme plus gai mais tout aussi serein
Et en leur maintenant notre épée dans les reins
Mais qui sont-ils enfin ?

Quand fut nommée notre future muse,
Qui, jusqu’alors, et si je ne m’abuse
Aux nobles arts n’a jamais rien donné
On fredonna jusqu’à la rue de l’Ecluse
Ce très vieil air si cher à nos forêts :

« Oh! Saint Hubert, patron des grandes chasses,
Toi qu’exaltaient les fanfares au galop,
Remplit nos cœurs de jeunesse et d’audace »
De nos cultures n’écrase pas les carottes
De tes chevaux épargne nous les crottes
De nos massifs écarte les sabots.

Et chacun, gratifié, badgé et écharpé
Se plia gracieusement à la cérémonie
De recueillir enfin, dans toute sa majesté
Du Roi des animaux, la brillante homélie.
On attendait, tremblants, le puissant « rugissement »
Qui allait retentir jusqu’au fond des forêts
Et faire fondre sur place le cerf du Vésinet.
Rien. Faute de lion, … peut-être un rhino qui « barète » ?
Que sais-je enfin … un taureau qui « mugit » ?
Les plus anxieux guettaient, et oui, étaient en quête
Du brillant crocodile qui « lamente et vagit ».
Et bien non !

Apaisement, harmonie, ambition et vision …
Faute de vue d’avenir, c’était la tradition.
Et le Roi, imprégné de sa nouvelle sagesse
Pour terminer enfin sa première grand-messe
Demanda à ses ouailles surtout de ne manquer
L’acte de son mandat hautement symbolique :
Mener le carnaval en tête de sa clique,
Mais il ne dit mot de la place du Marché
Sinon qu’à ce sujet il n’avait pas d’idée !

Et, pris de saisissement, on n’a pu que se dire :
Est-ce un coq de bruyère en train de « doldelire » ?
………………………..
Après un long moment, enfin fut reconnu
Dans ses « criaillements » le faisan parvenu !
On chercha ses couleurs et derrière le ramage
On put désespérer de trouver un plumage.
Toutes nos illusions enfin étaient parties
Et tel le poulet prêt à être rôti
Le roi des animaux sur son trône était nu !
Et le vésigondin penaud et tout confus
Jura mais un peu tard qu’on ne l’y prendrait plus


Le fils de Florissant*



Post-scriptum en guise de morale de la morale :


Cette leçon valait bien un fromage sans doute
Que vous allez payer, croyant que l’on vous donne
Cinquante pour cent de bonne matière grasse en plus
Et une hochet-thèque pour vieillards qui somnolent
La culture en sous-sol et autres fariboles !
Quand vous découvrirez quoiqu’il fanfaronne
Le vide sous les poutres et n’aurez que la croûte…
Et …( « haec decies repetita placebit »…)
Cette leçon vaudra bien un fromage sans doute !!!
Et le vésigondin toujours aussi confus
Racketé et trompé, et la lie ayant bu
Jura mais c’est trop tard qu’on ne l’y prendrait plus !


*Ce poème est écrit à la mémoire de mon père, grand mais très modeste savant physicien né au Vésinet, poète éclairé et pamphlétaire redoutable qui signait ses œuvres « Florissant à Batignolles ».

Grand blagueur dans la vie, je suis sûr que, là-haut, il blogue
à tour de bras et ses traits acérés s’entendent d’ici bas …Grand chasseur de faisans, dans les jurys de thèse , il ne s’est pas fait que des amis en démontant publiquement quelques travaux « bidons ». Je n’ose même pas penser aux ravages qu’il ferait s’il était avec nous, il nous trouverait bien mous …



1 commentaire:

  1. Bravo; et le juge Bruguière n'y trouvera rien de répréhensible...

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